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Dans le cadre de la campagne urgence salaires, la CGT vous propose un tutoriel pour s’organiser dans l’entreprise ou le service pour augmenter les salaires lors des NAO (négociations annuelles obligatoires). 

Comment s’organiser dans son entreprise ou son service pour augmenter les salaires
Comment s’organiser dans son entreprise ou son service pour augmenter les salaires

La force des salarié·es c’est leur nombre

L’enjeu pour la CGT est d’avoir, à chaque étape de l’action syndicale, une démarche majoritaire et dans tous les cas, qui cherche toujours à élargir. Rassembler les salarié·es sur des revendications fédératrices c’est la condition pour gagner :

Etape 1 : Les syndiqué·es discutent et écoutent individuellement leurs collègues puis les réunissent collectivement pour échanger sur la situation de l’entreprise
  • Avoir un échange dans le syndicat, avec tou·tes les syndiqué·es, élu·es et non-élu·es, sur la mobilisation pour des augmentations de salaire.
  • Préparer la réunion avec les salarié·es :
    • Logistique : trouver le lieu, l’heure, la date, selon les disponibilités des collègues. Peut-être en leur demandant leurs préférences. Informer les collègues sur le cadre de la réunion en distribuant un tract, en accrochant des affiches, en publiant l’information sur vos réseaux sociaux syndicaux (Facebook, Instagram, LinkedIn…) ou en envoyant un mail ou un texto aux collègues.   
    • Préparation : identifier quelques données qui pourront éclairer les collègues, par exemple à partir des éléments contenus dans la base de données économiques et sociales (BDESE). Il est possible de les expliquer aux collègues avec l’aide du guide CGT “Lutter avec les chiffres”.   
  • Pendant la réunion : proposer de recueillir le vécu des collègues et leurs pistes de réflexions sur les revendications qui amèneront à rédiger un questionnaire à l’adresse de tou·tes les salarié·e, distribuer aux collègues le flyer “Lire ma fiche de paie” pour qu’ils et elles puissent connaître la composition de leur salaire.  
  • L’idéal est d’arriver à une revendication qui soit fondée sur des arguments chiffrés, en partant de la réalité du niveau de vie des salarié·es de l’entreprise. On propose plusieurs pistes et on arrive à : “l’inflation est de 4,9% on revendique 7% pour toutes et tous”. On ne propose pas 7% “comme ça”, mais par exemple parce que ça correspond en moyenne à l’inflation réelle depuis les dernières NAO.

 

Étape 2 : Le syndicat propose un questionnaire adressé à tou·tes les salarié·es.

Cela permet d’élargir la réflexion à un plus grand nombre de collègues. Un sondage permet par exemple de construire une revendication collective qui permettra au plus grand nombre de se mobiliser. 

  • Avant la distribution du questionnaire : rédiger un questionnaire, ou utiliser le modèle de la CGT, et l’imprimer pour le distribuer aux collègues ou le mettre en ligne (sur un outil comme Framaforms) pour l’envoyer ensuite par mail.

     

    Exemple de sondage : “Pour pouvoir vivre, pensez-vous que la délégation syndicale doit revendiquer : 

    • 5 %  : cela permet de maintenir le niveau de vie. Ce n’est pas du plus, c’est juste pour éviter le moins
    • 7 % : cela permet d’améliorer nos vies 
    • 10 % : pour enfin vivre dignement”  Le questionnaire est orienté car il est issu des réflexions du syndicat mais il doit permettre de construire la revendication majoritaire des salarié·es en répondant à leurs préoccupations. Le nombre de réponses doit être important. Ce peut être le moment d’organiser les syndiqué·es par services ou par secteurs auprès de leurs collègues et de faire des listes de contacts qui serviront à d’autres moments de mobilisation.  
  • Après la distribution du questionnaire : analyser les résultats et les partager avec les collègues (par exemple sur les réseaux sociaux du syndicat et/ou en les mettant sur le panneau d’affichage syndical, ce qui les fera connaître aussi à la direction…).

 

Etape 3 : Porter les revendications des salarié·es auprès de l’employeur
  • Au CSE, ce qui permet notamment de glaner des informations utiles à la négociation et de poser la revendication.  
  • Puis demander la réouverture d’une NAO si elles ne sont pas en cours : vous pouvez pour cela utiliser le modèle de courrier CGT.  
  • Informer ensuite ses collègues des revendications portées pour mettre l’employeur devant ses responsabilités et continuer d’ancrer la revendication auprès des salarié·és : vous pouvez pour cela diffuser un tract, un mail ou un visuel sur les réseaux sociaux qui liste les revendications. 

 

Etape 4 : Si la réponse de la direction est négative, construire une mobilisation collective étape par étape
  • Proposer une pétition à faire signer aux collègues sur la base de la revendication.

    Cela permet de se tourner de nouveau vers les collègues de sorte à ce qu’ils et elles la signent massivement. L’objectif est que ¾ de collègues la signent, c’est un premier vrai test de l'organisation et un premier signal d’alarme.

    Pour rassurer les collègues, on peut leur dire que l’on ne remettra la pétition à la direction que lorsqu’elle aura été signée par la majorité des salarié·es. On peut aussi commencer par la faire signer par les représentant·es des salarié·es. Pour plus d’efficacité vous pouvez répartir le travail pour que chaque syndiqué·e fasse signer son service ou son secteur. Vous pouvez utiliser le modèle de pétition CGT.

    Exemple de pétition : “Alors que l’inflation se poursuit et que nous avons du mal à vivre de notre travail, nous salarié·es souhaitons que la direction réponde favorablement à la revendication légitime d’augmentation de 7% des salaires pour toutes et tous portée par nos représentant·es syndicaux·ales”.  
  • Si la pétition est très majoritairement signée et que la direction s'entête et refuse de répondre aux revendications légitimes de la majorité des salarié·es, on peut leur proposer d’organiser une action qui sera une étape supplémentaire dans le rapport de force avec l’employeur. Là aussi, l’action est plus forte et surtout plus efficace si elle est largement majoritaire dans l’entreprise.  

    Exemple d’action symbolique : un rassemblement à l’entrée des locaux de l’entreprise, porter un autocollant avec une revendication, installer des banderoles devant le lieu de travail, etc.

  • Pour monter encore d’un cran, si c’est discuté en amont (ou encore plus efficace : voté) avec les salarié·es par exemple lors de la signature de la pétition, un débrayage d’une heure ou deux (c’est à dire une grève avec perte de salaire, d’une ou 2 heures, à définir avant de commencer)  permet de montrer que “l’heure est grave et qu’il faut que les revendications des salarié·es soient enfin entendues”.  

    Le débrayage est possible dans la fonction publique (sauf fonction publique d’Etat dans laquelle les agent·es perdent automatiquement une journée entière de salaire) et dans toutes les entreprises privées. Plus il a été préparé, discuté et si possible voté par les salarié·es avant l’action, plus le débrayage est massif donc réussi. L’objectif est bien d’avoir une majorité de salarié·es en débrayage pour faire reculer la direction.

  • Si le débrayage est majoritaire et que la direction n’entend toujours pas, la grève peut être proposée puis votée si possible majoritairement par les salarié·es. Il faut alors bien rappeler les différentes étapes que la délégation syndicale a passées pour que les propositions soient entendues afin que la mobilisation soit massive pour faire reculer la direction et gagner sur tout ou partie des revendications.

    • Dans l'explication aux collègues, il est important de souligner que c’est l’entêtement de la direction qui nous y force.  
    • Pour permettre au plus grand nombre de participer à la décision de voter la grève vous pouvez notamment organiser des réunions dédiées pour les ingés, cadres et techs. Cela permet de ne pas mettre les salarié·es de l’encadrement en difficulté tout en leur apportant les garanties de pouvoir participer à la mobilisation. 

À chaque étape on cherche à organiser la majorité des salarié·es et dans tous les cas on cherche toujours à élargir : les revendications doivent être compréhensibles, si possible chiffrées, accessibles et rassembleuses. Elles doivent prendre en compte la diversité des collègues et s'appuyer sur la majorité d’entre elles et eux, etc.

Il est important de se parler (“qu’est-ce que tu en penses ?”, “tu trouves qu’on va dans la bonne direction ?”)

Il faut donner de la confiance dans le collectif de travail et dans la force du nombre.

Après une initiative syndicale, une action ou une négociation collective, il est important de valoriser les avancées, même modestes. Cela participe à montrer l’utilité syndicale, cela donne de la force au collectif et cela permet de poursuivre la démarche d’organisation avec la CGT en proposant ensuite la syndicalisation.

Vous pouvez utiliser le modèle de tract de valorisation d’une victoire syndicale.

 

 Visuels (carrousel) à télécharger pour vos réseaux sociaux

Visuels réseaux sociaux tuto

Tag(s) : #NAO, #Publication CGT
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