Le 28 mai, Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, rappelle une réalité insupportable : en France, des milliers de femmes n’ont pas accès à des protections périodiques dignes. En cause : des inégalités persistantes de salaires, d’emploi et de conditions de vie. La CGT exige des mesures fortes pour garantir la gratuité de ces produits essentiels et lutter contre la précarité qui frappe les femmes de plein fouet.
La précarité menstruelle touche 1 femme sur 3
L’achat de serviettes, tampons, anti-douleurs s’élève entre 10 à 15 euros par mois, soit 100 à 150 euros par an ( Source: Caisse d'Allocation Familiale). Une dépense qui peut être colossale lorsque le budget est limité.
En France en 2024 : 1 femme sur 3 est confrontée à la précarité menstruelle, notamment chez les jeunes. 4 millions de femmes manquent de protections périodiques selon le ministère Chargé de l'égalité.
Le 28 mai, Journée mondiale de l'hygiène menstruelle, permet de mettre en lumière les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes et l'urgence d'agir pour une société plus juste.
À l’école, au travail, dans la société : la majorité des personnes en situation de précarité sont des femmes
Les femmes sont les plus touchées par la précarité professionnelle et leur pouvoir d’achat est encore affaibli par des salaires inférieurs de 22% en moyenne à ceux des hommes. Les réformes anti-sociales menées ces dernières années (loi travail, assurance chômage...) ont précarisé les femmes dans tous les pans de leur vie. En France, les femmes représentent :
- 53 % des personnes pauvres,
- 54 % des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA),
- 72 % des bénéficiaires des aides alimentaires.
- 80% des temps partiels
- 85% des familles monoparentales.
Des mesures contre la précarité menstruelle
Il est impératif de mettre en place en France la gratuité des protections périodiques de manière volontariste sur les lieux d'étude, de travail et de vie et d’en faciliter la distribution.
Trop souvent encore, ce sont des associations ou des particuliers qui prennent en charge, sur leur propre budget, la mise en place et l’approvisionnement des distributeurs.
Malgré leur caractère essentiel, l'accès aux protections menstruelles devient un luxe pour un nombre croissant de femmes. Leur prix a flambé ces dernières années, aggravant la précarité menstruelle et ses conséquences néfastes sur la santé, l'éducation et la vie sociale. ( lire aussi les propositions CGT pour la santé des femmes)
Égalité femmes-hommes : une politique ambitieuse contre la précarité
Il est indispensable d'avoir une vraie politique pour sortir de la précarité les femmes et garantir l'égalité réelle entre les femmes et les hommes à l'école, au travail, dans la société et dans la vie. ( lire aussi le 8 mars, on manifeste pour l'égalité)
- la gratuité des protections hygiéniques et leur mise à disposition gratuite sur les lieux d'étude, de travail et de vie,
- le dépistage par la Médecine du travail, de maladies telles que l’endométriose et la reconnaissance de cette maladie comme un handicap et une affection longue durée; et la prise en charge de ces maladies,
- la suppression des jours de carence pour toutes et tous,
- l’égalité salariale réelle : augmentation du SMIC à 2000 €, revalorisation des métiers à prédominance féminine, reconnaissance des carrières, fin des temps partiels subis.