Alors que la réforme des retraites a été adoptée par la force, le report de l’âge légal d’ouverture des droits entraînera soit une augmentation de cette proportion des travailleur∙ses qui ne sont ni en emploi ni en retraite, soit une augmentation de la durée passée dans cette situation.
Une réforme des retraites injuste
Depuis plusieurs mois de bataille contre la réforme des retraites, de nombreux arguments ont été avancés pour s’opposer à cette réforme antisociale. C’est notamment le cas de la notion de SAS de précarité dans lequel se retrouvent beaucoup trop de travailleurs.es entre 55 et 69 ans.
Selon les données produites par l’Institut National de la Statistique Economique (INSEE), un.e travailleur.se sur six ne serait ni en emploi ni en retraite (NER) sur cette tranche d’âge.
L'occasion de revenir sur cette notion de SAS de précarité et de montrer que la situation des séniors dans le rapport salarial est aujourd’hui bien trop souvent précaire, avec peu de perspectives de retour à l’emploi. Un report de l’âge d’ouverture des droits n’aura que pour conséquence de les maintenir dans ces situations de précarité.
Le Sas de précarité correspond à une période de précarité avant la retraite, c’est-à-dire une situation où les travailleur∙ses ne sont ni en emploi ni en retraite (NER).
Concrètement, les périodes de précarité en fin de carrière sont plus importantes pour les ouvrier∙es et les employé∙es que pour les cadres et les professions intermédiaires.
Trop souvent, ces travailleur∙ses privé∙es d’emploi se retrouvent au chômage de longue durée, puis aux minimas sociaux et sortent même du champ des « demandeur∙ses d’emplois ».
Bien sûr, pour différentes raisons, certaines et certains peuvent choisir d’interrompre leur recherche d’emploi et d’attendre l’ouverture de leurs droits. Mais il s’agit d’une quantité négligeable. Dans l’ensemble, il s’agit bien de travailleur∙ses qui subissent cette situation.
- Dans la plupart des cas, le SAS de précarité est une condition subie. Être sans emploi ni retraite n’est pas un choix.
- À 60 ans, si l’on additionne la catégorie inactifs et chômage, c’est 28,2 % des travailleur∙ses de 60 ans qui sont NER et 27,9 % des travailleur∙ses de 61 ans.
- Entre 2014 et 2021, le nombre de NER à 61 ans a augmenté de 11 % tandis que le nombre de retraité∙es a baissé de plus de 26 %.
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