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Le projet de loi voté par l’opposition est soutenu par la FNME-CGT : un éventail d’arguments milite depuis longtemps pour une re-nationalisation d’EDF.

La FNME-CGT soutient le projet de loi de nationalisation d’EDF

Contre l'avis du gouvernement, l'opposition a voté à l'Assemblée nationale une proposition qui prévoit de nationaliser EDF. Le Sénat l'examine.

La nationalisation d’EDF s’inscrit dans l’héritage du Conseil National de la Résistance et dans la droite ligne du préambule de la Constitution de 1946 : “tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité”.

La FNME-CGT soutient cette proposition de loi puisqu’elle interdit tout démantèlement de l’opérateur EDF.

" Ce projet de loi est cohérent avec le Programme Progressiste de l’Energie de la FNME-CGT qui préconise le retour aux EPIC de la filière électrique, de la filière gazière et du service public de l’énergie” remarque Sébastien Menesplier, Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Mines et de l’Energie CGT.

Sanctuariser la renationalisation d’EDF

C’est un premier pas dans la bataille pour transformer la future recapitalisation d’EDF en une « vraie nationalisation », pour un retour espéré à un véritable et nécessaire service public garantissant une souveraineté essentielle à l’intérêt de tous.

De nombreux intervenants constatent les conséquences désastreuses depuis la mise en place de la concurrence et d’un marché « libre » d’un produit de première nécessité en économie de réseau, qui ne se stocke pas.

EDF croule sous les dettes.

L'entreprise a enregistré une perte historique de 17,9 milliards d'euros en 2022, l’une des plus massives en France. Entre les choix hasardeux et l’impact de l’ARENH, cette dette ne pouvait que s’accroître. Pourtant la FNME-CGT n’a cessé d’interpeller les directions successives, ainsi que l’Etat à chaque fois qu’elle a pu être entendue.

Aujourd’hui, le gouvernement n’a toujours pas réalisé un bilan de la dérèglementation du secteur de l’énergie et donc de ses conséquences même si la commission d’enquête parlementaire sur la souveraineté énergétique dont les travaux prennent fin en avril 2023 réserve déjà de belles révélations … un peu tardives.

La FNME-CGT, elle, l’a fait au travers de plusieurs expertises et le résultat est sans appel : sans une politique stratégique industrielle forte de long terme et des politiques de formation ambitieuse et de recrutement attractive, les enjeux énergétiques auront du mal à être réalisés.

Emmanuel Macron annonce vouloir relancer un grand programme nucléaire qu’EDF serait incapable de financer sans le soutien de l’Etat.

Pour autant, les contours restent flous alors qu’il faut un réel plan de relance avec un financement adapté et une politique de l’emploi pour y répondre

“La question de la gouvernance d’EDF doit être posée en fonction des objectifs dictés par l’intérêt général outre le fait que la garantie de l’État est essentielle pour faire face aux investissements colossaux. Seul un conseil d’administration composé d’usagers, de représentants de la Nation et du gouvernement laissant une place importante aux salariés et à leur expertise peut garantir des missions au service de la Nation” remarque Sébastien Menesplier.

Cette nationalisation est indispensable

La nationalisation permettrait de revenir à un tarif réglementé de vente d’électricité établi à partir de coûts de production de l’opérateur national et non à partir de prix spéculatifs issus des marchés agités par le déficit de production pilotable et l’intégration d’énergies intermittentes.

On constate les dérives dues à cette politique libérale inconsciente et court-termiste assortie d’une politique fiscale de soutien public vers le privé à travers l’explosion des factures pour tous les usagers : +80% TTC depuis 2004 alors que jamais avant les factures n’avaient augmenté au-delà de l’inflation par la mobilisation de salariés investis dans le bon fonctionnement de leurs outils de travail.

L’énergie ne peut être considérée comme une marchandise. 

L'énergie fait partie des biens essentiels pour tout-e-s. Ce n’est plus à démontrer, même le gouvernement l’admet. Son augmentation signifie cependant une inflation en cascade de tous les biens et services qui en dépendent. Le modèle français d’avant l’ouverture du capital d’EDF en 2005 était basé sur une péréquation tarifaire – garantie d’équité de traitements et services partout sur les territoires- pour tous les citoyens.

La FNME-CGT est très critique sur le sujet de la réforme européenne des marchés de l’électricité.

Pour la FNME-CGT,  il est hors de question de laisser penser que la solution se trouverait dans une nouvelle affirmation des logiques libérales tout en abandonnant les tarifs réglementés dès cette année en juin 2023 pour le gaz et en 2025 pour l’électricité.

Et les divers boucliers tarifaires payés par l’ensemble des contribuables ne sont pas des solutions d’avenir. C’est l’ensemble du système faisant la part belle aux acteurs privés qu’il faut remettre à plat. Acteurs qui ont refusé d’assumer un quelconque risque industriel depuis 2004.

Tag(s) : #Actualité revendicative
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