Pôle Emploi et la Dares ont publié les chiffres des demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi au premier trimestre 2022. Pour ces comptabilisations, les demandeurs d'emploi sont divisés en trois catégories : A, B et C.
Pour le premier trimestre 2022, la catégorie A, qui comprend les chômeurs qui n'ont aucune activité, baisse de 5,3 %.
Cette baisse ne signifie pas que toutes les personnes concernées aient pu accéder à un emploi durable et satisfaisant.
En effet, les catégories B et C, qui regroupent les demandeurs d'emploi qui ont travaillé à temps partiel ou dans le cadre de contrats courts, sont en augmentation.
Le pourcentage de chômeurs de catégorie B (ayant travaillé moins de 78 heures par mois) a augmenté de 2,6 %. Le pourcentage de demandeurs d'emploi de catégorie C (ayant travaillé plus de 78 heures par mois) reste au même niveau.
Ils restent donc inscrits comme chômeurs et continuent à chercher un autre emploi plus rémunérateur ou plus pérenne.
« Il y a un jeu de transvasement de la catégorie A vers les catégories B et C, analyse Pierre Garnodier, de la CGT des Privés d'Emploi. La plus forte augmentation concerne le pourcentage de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie B qui ont travaillé moins de 20 heures. L'augmentation de ces temps très partiels ou très courts montre une explosion de la très grande précarité. »
Pour Pierre Garnodier, ce chiffre « confirme toute la nocivité de l'assurance chômage. En un an, il y a 13 % de chômeurs en moins qui sont indemnisables. »
Au sein des agences Pôle Emploi, des consignes sont données d'augmenter le nombre d'interpellations de chômeurs dont on considère qu'ils n'auraient pas respecté leurs obligations de recherche.
Depuis que la réforme de l'assurance chômage s'applique, il faut avoir travaillé 6 mois (au lieu de 4 auparavant) pour pouvoir prétendre à une indemnisation. Nombre de personnes ayant travaillé 4 ou 5 mois ne s'inscrivent plus à Pôle Emploi car elles savent qu'elles ne pourront pas être indemnisées.
Pour la CGT, l'assurance chômage doit couvrir tous les privés d'emploi.